J’y vais sur la pointe des pieds…à peine si j’ose lire ou alors un billet, juste un par visite…un petit coup d’œil aux commentaires, jamais banals, toujours bien sentis…sorte de connivence entre l’auteur et ses lecteurs, presque une amitié…
Sur, il s’agit d’un cercle très fermé, sorte de café philo où chaque mot a un poids où rien n’est lancé au hasard. C’est bon, c’est très bon de sentir que des esprits comme ca existent, de les voir s’exprimer, se frictionner dans des joutes verbales de haute voltige. Elle vient d’où, cette vivacité, cette curiosité, cette façon de faire d’une simple pensée une histoire ? Comment faisaient-ils avant les blogs ? Ou passait cette matière ?
Je regardais hier soir « Esprit Libre » cette émission littéraire animée par Guillaume Durand. Le bouquin du jour était celui de Modiano, peu importe, ce n’est pas ce qui m’a marquée le plus, pourtant je crois bien que le but même de l’émission était de m’intéresser à ce fameux bouquin.
Les invités avaient tous cette particularité de porter des lunettes et de les porter de façon à ce que l’on voit qu’ils sont des lecteurs intensifs. L’un sur le front, permettant dans un geste d’urgence de vite les faire glisser sur le nez sans avoir à les enfiler, l’autre en équilibre sur le bout du nez…je n’avais jamais vu ca ! Il parvenait ainsi à regarder ses interlocuteurs au dessus des lunettes et n’avait qu’à baisser les yeux pour lire ses notes. Les placer à la moitié du nez aurait suffit à cet exercice de style fort prisé chez ces gens là, mais lui à fait beaucoup mieux et surtout beaucoup plus ridicule. Mais je m'attarde sur des détails...
Ces joyeux lurons ont donc débattus sur le livre et sur l’auteur - en sa présence - jusqu’à avoir raison de mon attention, et à me plonger dans un sommeil profond.
Avant de sombrer, je me souviens m’être dit…ils lisent sans doute bien et beaucoup mais ils parlent mal…Quelle est l'intention? me donner envie de lire ce livre? En l’occurrence, ils me donnent envie de dormir.
Tous ces gens sont journalistes. L’écriture, la parole sont leur quotidien, leur métier et je suis certaine qu’ils sont habituellement passionnants, mais les voir et les écouter vous plonge dans une sorte de monde parallèle, un doux coton, une léthargie dont je suis sortie par soubresauts, au bord du fou rire.
Rien de plus risible qu’un pseudo intello qui s’écoute parler, qui se donne des airs...
Voilà pourquoi j’aime les blogs à matière grise…on ne voit que les mots et c’est très beau.
Je les visite et je repars comme je suis venue, sur la pointe des pieds, sans avoir osé laisser une trace de mon passage.
Si vous avez des bonnes adresses, je suis preneuse !
Je crois que tu t'en doutes, mais je partage ton sentiment. J'aime lire de beaux textes ou chaque mot a une importance, une responsabilité dans le processus d'écriture et de transmission des idées de l'auteur. J'aime également être ému, presque intimidé lorsque certain sujet sont abordés avec talent. Nous avons la chance aussi d'avoir une langue très riche en vocabulaire qui nous permet à notre guise de parler avec finesse de choses parfois non palpable.
Rédigé par : Ceucidit | 07 octobre 2007 à 17:21
Mais oui, nous en avons déjà parlé...chez certains, on se sent tout petit; mais qu'est-ce qu'on apprend!!
Rédigé par : Cathy | 07 octobre 2007 à 17:25
Comme toi, sur certains blogs, je passe, lis mais ne laisse pas de message, craignant, n'osant pas.
Mais j'apprends, et c'est toujours un plaisir, comme chez Cath où encore aujourd'hui, je n'ai fait que passer.
Rédigé par : Dom | 09 octobre 2007 à 20:53
Tu me fais en tout cas très plaisir, Dom, de t'arrêter chez moi;)
Rédigé par : Cathy | 09 octobre 2007 à 22:01