Tendance Ellipsis 360

La femelle des beaux quartiers

Les animaux du XVIème sont globalement des femelles à peaux lisses et poils longs.
Le mâle est peu visible de jour, occupé qu’il est à rapporter à sa femelle son butin quotidien.

Tendus comme des arbalètes, les visages sans expressions affichent une moue boudeuse imposée par le repulpage massif des babines. Le tout est crayonné, badigeonné et mis en lumière par les plus grandes marques. La crinière se veut résolument balayée, ni trop courte ni trop longue dans un mouvement souple et faussement décontracté : le chic absolu du coiffé/décoiffé sans avoir l’air mais en ayant l’air un peu quand même…tout un art.

Les parures donnent le ton. Le décontracté chic ne souffrirait pas la pacotille. Il est donc forcément assorti de quelques babioles sans prix. Sac, bijoux, chaussures, ceinture, si ca sort de chez LVMH c’est à coup sur un indicateur de bon gout, une preuve.

En hiver, du poil long, doux soyeux, très cher et le plus rare possible, prélevé à la serpette dans une barbarie et une sauvagerie insoutenable mais ho combien nécessaire pour asseoir une condition et afficher sa différence avec  le commun des mortels.

Ca regarde le reste du monde haut. Ou plutôt non, ça ne le regarde pas, ça le survole, ça surnage au dessus de la populace, ça interpelle les petites gens par leur prénom avec une condescendance poisseuse, ça compte les sourires et ça les distille à doses homéopathiques et à qui de droit. Ca s’écoute parler et ça met de l’intonation so prout prout à toutes les sauces, c’est ridicule mais ça ne le sait pas.

Ca ne l’envisage même pas.

voilà, c'est fini...

Tourne, tourne la roue de la vie, tourne lentement et sans secousses, puis emballe-toi et éjecte certains passagers, puis arrête-toi un peu, que l’on reprenne notre souffle.

Tourne toujours, toujours dans le même sens immuable et salvateur qui force le regard vers devant, vers plus loin.

Ne pas regarder derrière pendant que ca tourne, surtout pas, parce que les larmes étouffent les yeux et noient la gorge, parce que le ventre fait mal et qu’il monte au bord des lèvres salées.
Combien de vies dans une vie, combien de départs et d’arrivées, combien de chagrin, combien de douleur…et pourquoi ?

Les lumières de la ville vont remplacer le clair de lune sur les sapins. Le bruit des voitures celui des cloches des vaches. Les passants sans visages croiseront mon chemin quand ceux que je voyais chaque jour étaient tous mes amis. Je vais embrasser mes chiennes, fermer la porte et ravaler mes larmes. Demain.

Cinq ans d’une très belle vie. La roue tourne, elle m’embarque. Mon corps se défend mais déjà il ne peut plus lutter.

Trop tard.

toutes et tous choses?

Finalement, peut-être ne sommes-nous pas autre chose que des choses...

Instrumentalisation des corps, qui ont laissé échapper toute forme de pensée individuelle de leurs pauvres cerveaux atrophiés pour rejoindre le grand tout de la consommation absolue.

On l'a voulu, on l'a eu...on est IN...totalement!

qui ne dit mot qu'on sent...

Le Parfum, livre olfactif par Thierry Mugler…

Pour donner une odeur aux mots, Thierry Mugler s’inspire du livre de Patrick Süskind, vendu à 15 millions d’exemplaires et traduit en 42 langues, et s’entoure de Christophe Laudamiel et Christophe Hornetz pour créer 15 compositions aussi dérangeantes que troublantes. Les 15 fioles de 7,5 ml s’accompagnent d’un sublimateur Aura de 15 ml et d’un livret offrant une interprétation de chacune des créations.
« Notre langage ne vaut rien pour décrire le monde des odeurs ». Thierry Mugler a donc utilisé un langage qu’il nous appartient de décrypter à travers un parcours initiatique d’une dimension aussi inattendue qu’émotionnelle.
Ce coffret rare est édité à 1300 exemplaires et n’est disponible qu’en un seul langage, celui universel du monde des odeurs et de leur musique, de l’évocation charnelle, sensuelle de chacune d’entre elle et de l’histoire qu’elles nous racontent.

Dans le grand bordel métaphysique…

Big bang ou bien?... On s’en fout.

Le bordel quotidien, celui de l'injustice est universel et rien n’a évolué.

Un homme croisé au coin d’une rue.

Cet homme là ne lira probablement pas ce blog là et pourtant…et pourtant, il m’aura, lui et son petit chien marqué jusqu’à ma 7ème génération.
On est près de l’Opéra, lieu où, petite fille, je me suis essayée aux pointes.
On est dans un lieu de passage à touristes. Il est là. Assis sur la marche d’un distributeur automatique. Il tient serré contre son cœur un tout petit chien au creux de son blouson. Il le couvre de baisers, il ne regarde que lui, il est son point d’encrage, sa raison d’être. Je repasse, 1h30 plus tard. J’ai mangé, j’ai ri et parlé. Il est toujours là. Toute son affection dans ce petit chien,  toute sa tendresse aussi.
Rien n’existe, il ne regarde même pas les passants, même pas il ne fait la manche. Il embrasse cette petite peluche, cet objet de tendresse, il l’embrasse sans arrêt et rien n’existe. A côté de lui, pour les médisants, une bouteille d’eau. Ce pourrait être une bouteille de n’importe quoi que moi, ca ne me dérangerait pas. Mais c’est ca. De l’eau. La marche d’une banque, un homme et un chiot dans le manteau de l’homme. Un homme qui couvre de tendresse un petit chien, les gens qui passent et moi.
Moi quelques jours plus tard.
Trop tard? Pas sur.

Pas sur parce que je pense à lui ce soir, à son regard sur son petit chien. A sa quête éperdue de tendresse et au regard qu’il portait sur son seul compagnon, son enfant presque.
Billet pour l'histoire d'un anonyme, sorte de soldat inconnu. On dira que c'est le mien, hein, mon inconnu...

1er février, 19 ans.

Il y a 19 ans, j’avais 21 ans.

J’avais 21 ans et un gros, gros ventre avec une petite fille dedans.

Elle est arrivée, c’était pas prévu, avec 21 jours d’avance. Le médecin partait en vacances, on était dans le privé, c’était plus pratique de la faire naitre.

On va déclencher, pas de problème.
On a déclenché…problèmes.

Elle voulait pas, ma petite puce, et moi non plus je crois. Elle était pas prête et moi je savais rien.
Et finalement, après une anesthésie générale, une grosse balafre et une jolie couture, la voilà dans mes bras…je compte ses doigts. Ils y sont tous. Tout va bien. Et je replonge, en la gardant serrée contre moi.

Jamais je n’ai vu quelqu’un d’aussi beau. De la perfection de son petit nez à la manière de serrer ses petits doigts autour des miens, de la forme de son visage à ses mouvements légers, comme en apesanteur… où a-t-elle appris tout ca, d’où lui vient cette grâce ?

Elle est moi.

Chacun de ses désirs, devient le mien. Qu’elle tousse et je m’affole. Qu’elle sourie et je m’extasie. Qu’elle pleure et je veux la consoler…à tout prix.

Aujourd’hui, elle a 19 ans. Elle a gardé sa peau de bébé et son sourire innocent. Elle a subit les morsures de la vie.

Elle est loin.

Dans les moments les plus fous et les plus tristes, j’entends son rire... elle a un rire incroyable, un vrai rire joyeux et enfantin et dans mes rêves les plus fous et les plus beaux, je la serre dans mes bras, je l’embrasse et je la couvre de tout mon amour.

Dans mes rêves...

Ma Pauline, ma vie, je suis fière d’être ta maman et je t’aime du plus profond de mon âme...

Joyeux anniversaire, ma chérie. Sois heureuse!