Zaza Factory, c’est une belle histoire. Une histoire écrite par Isabelle Grandval et les femmes birmanes.
On est en 2005. L’une se promène dans les rues de Rangoon un vague projet en tête, rien de précis. Elle se prénomme Isabelle et elle a décidé de changer de vie.
Derrière elle, de nombreuses années dans l’humanitaire puis dans l’industrie pharmaceutique.
Le fil conducteur de ce parcours, ce qui l’anime depuis toujours, c’est l’humain.
L’autre est une jeune femme assise derrière une machine à coudre, parmi d’autres femmes, dans une petite échoppe d’une rue de Rangoon.
Les deux femmes parlent un peu l’anglais, elles échangent quelques mots.
Isabelle fait un dessin sur un morceau de papier.
Un sac.
Elle demande à la couturière si elle peut réaliser le modèle. La femme lui fait un signe de la tête.
Oui, elle le fera.
Ni l’une ni l’autre ne le sait encore mais l’histoire commence, Zaza Factory vient de naître.
La première page a commencée de s’écrire.
Très vite, une petite centaine de sacs sont fabriqués. Isabelle les teste lors d’une vente privée dans un appartement parisien.
Retour à Rangoon pour passer du petit projet à quelque chose de plus professionnel et pérenne.
Rien n’est simple…appréhender et comprendre une mentalité différente…des conditions climatiques difficiles…les coupures d’électricité…le manque de matière première et trouver les ressources humaines, les femmes avec l’envie et les capacités de se lancer dans le projet.
Tout va vite. Nous sommes en 2007. Des sacs, des étoles, des sautoirs sortent des ateliers et une centaine de femmes (sans compter les fournisseurs de tissus, de fermoirs en argent, de pierres, d’anses en bambou…) travaillent pour Zaza Factory dont toute la presse parle maintenant.
Isabelle n’oublie pas dans sa démarche que la France
Les boutons, qui pour Isabelle sont les premiers des accessoires, deviendront la marque de fabrique Zaza Factory. Elle les choisi vintage et de qualité, ils viennent tous de chez Emmaüs.
Le résultat : des accessoires originaux, colorés, uniques que l’on porte en ville ou en soirée et qui, à coup sur, ne laissent pas indifférent !
Certaines femmes acquièrent l’autonomie pour prendre leur envol. L’une d’elle a créé sa boutique de robes de mariée, toutes ont le droit de recopier les modèles Zaza Factory et de les vendre sur place.
Isabelle ne s’arrête pas là…déjà elle rêve à d’autres contrées et à d’autres rencontres…Madagascar par exemple, où malgré l’extrême pauvreté qui y règne, un vrai potentiel artisanal et ethnique reste à développer…
Le commerce équitable limite les développements, impose de fait une productivité réduite et ne permet pas d’accéder aux demandes de certains grands groupes qui ne sont pas prêts à jouer le jeu de l’éthique, peu importe ! Isabelle a des convictions qu’elle défend avec acharnement pour contribuer à la construction d’un monde meilleur et apporter sa pierre à l’édifice.
« En dépit des contraintes politiques, peu entendues par le reste du monde, l’espoir est là car depuis deux ans et demi les ateliers ont grandi et les femmes disent « Zaza Factory, c’est notre futur. »
L’idée n’est-elle pas de montrer que l’on peut y arriver ? C’est cela que j’ai en tête et que je retiens de mon dernier voyage là bas il y a trois mois. Je crois que l’échelle du commerce éthique est encore petite, il faudra encore beaucoup de temps pour y arriver car il y a des enjeux commerciaux et financiers importants. Les limites sont là. Mais je suis partisane d’une rose dans un champ d’orties. »
A Paris, en province ou à l’étranger on retrouve les accessoires Zaza Factory dans les boutiques les plus branchées, ou les plus luxueuses – comme Regina Rubens – on lui rend visite à l’Ethical Fashion Show, du 11 au 14 octobre, et on pense à Noël et aux magnifiques cadeaux à dénicher chez Zaza…
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