Qu’y a-t-il de plus ridicule, de plus pitoyable que le touriste découvrant qu’il existe un ailleurs?
Le touriste est estampillé « touriste ».
A la montagne en hiver, combinaison flashy ou branchouille avec tous les accessoires qui vont bien, se baladant en ville chaussés d’énormes après-ski poilus.
Est-ce que les autochtones oseraient se promener accoutrés de la sorte ? Non.
Le touriste, oui. Il n’hésite pas 2 secondes et casse sa tirelire pour s’acheter toute la panoplie avant de partir. Résultat, il rentre de sa petite semaine de vacances fauché comme les blés, il range son attirail au placard, qu’il ne portera pas l’année d’après puisque la mode touriste aura bien sur changée.
Pourquoi tant d’animosité ?
Parce que nous sommes tous ce touriste là un jour ou l’autre, que je viens de l’être 15 jours durant, et que malgré tous mes efforts pour le dissimuler et paraitre la plus « normale » possible, je me suis faite arnaquée, entortillée, balader.
Partir en vacances, c’est quitter le quotidien, abandonner tracas, responsabilités, obligations… en gros, devenir la proie idéale des marchands de n’importe quoi et ils le savent, ils nous attendent de pied ferme, bien décidés à nous servir de la fausse bonhomie, de l’accent accentué à outrance et de la bouillabaisse attrape-couillons !
Oui, voilà je suis allée manger la première bouillabaisse de ma vie…en Corse ! Quand je vous le disais que le touriste est con.
Moi, qui dans un contexte normal aurait renvoyé illico l’objet du délit en cuisine, là, je me suis contentée de noyer mon désespoir dans la bouteille de vin, -qui n’était pas mauvais mais hors de prix, bien sur - et de signaler au serveur que je n’étais pas dupe. J’ai alors passé le reste du repas à imaginer le tenancier de ce lieu maléfique, planqué dans sa cuisine sordide, se tapant sur les cuisses de plaisir, jubilant d’en avoir encore attrapé un.
Ma décision est donc prise. Plus jamais je ne serai touriste. J'écouterai les autres me raconter leurs vacances, me montrer leurs photos - toujours les mêmes - et je me féliciterai de bronzer sur ma terrasse en sirotant un petit vin bien de chez nous..Tchin!
Nous sommes arrivés du nord de la France pour habiter Nice en 2001. Au début avec mon associé, nous allions siroter une petite bière le soir une fois de temps en temps. L'euro est arrivé en janvier 2002 et nous devions payer 2.80 pour une Leffe. Comme par magie et par miracle, un soir de début juin... nous nous installons et commandons notre Leffe qui était passée à 3.90 !!! Interloqué, nous croyons à une blague. Eh non ! c'est la saison touristique... Oui, Monsieur le serveur mais maintenant nous sommes fiers d'être des autochtones. Ne sachant pas ce que voulais dire ce mot, Monsieur "troisième bouton", est reparti avec 7.80 soit deux bières. Avec des copains et des copines, nous faisons de la résistance et boycottons les endroits comme cela l'Eté mais aussi l'Hiver.
Les commercants se plaignent que les affaires sont dures. CQFD !
Rédigé par : Pierre | 29 septembre 2007 à 11:22
Ha oui, les prix "spécial touristes" et pas uniquement aux terrasses des cafés...l'eau minérale du supermarché est aussi concernée.
Rédigé par : Cathy | 29 septembre 2007 à 14:54
Tu sais Cathy, pour la bouillabaisse, ce n'est pas grave. Sur tout le pourtout méditerranéen, on mange des plats à base des poissons locaux, avec soupe etc... Alors, une bouillabaisse made in Corsica n'est pas pour me choquer ! Moi, la marseillaise du Roucas (quartier au pied de la bonne mère), j'ai mangé la meilleure bouillabaisse de ma vie en... Australie ! Sur les anciens quais du port de Sydney, dans un bouiboui bien sympa appelé "The Rocks" :)
Rédigé par : Cath | 30 septembre 2007 à 20:47
Ouf...merci!
Rédigé par : Cathy | 30 septembre 2007 à 21:03