Petite déjà, j’avais un gout pointu pour les dernières tendances.
Rien n’échappait à mon œil avisé et j’entraînais dans mon sillage ma petite sœur à qui je tentais d’inculquer quelques principes de base…tout un art.
Quand j’étais petite, Halloween n’existait pas. Le Mardi Gras, oui.
Les déguisements du Mardi Gras ne venaient pas du supermarché - rayon "têtes de citrouille" - mais étaient le butin du cambriolage-du-grenier-de-mémé, prémédité longtemps à l’avance.
« Mais qu’est-ce que vous allez encore faire là-bas » criait pour la forme la propriétaire des lieux « et que croyez-vous y trouver…c’est plein de vieilleries !! ».
Ben oui, on te le fait pas dire petite mémé!
Epoumone toi tant que tu veux, nous on farfouille le passé, on
déniche...des vieilles perruques, des blouses, des lunettes sans verres, des godasses sans âge…trouvailles toujours miraculeuses malgré un stock jamais renouvelé…!
Ce qui l’année d’avant nous avait laissées indifférentes, devenait subitement la pièce maitresse de notre panoplie.
Et nous voilà déambulant dans les rues, attifées de nos merveilles, la cagnotte à la main et armées de notre plus joli sourire pour quémander quelques pièces.
Au retour, des crêpes et du cidre de frênette nous attendaient.
On comptait du bout de nos petits doigts gelés les petites pièces jaunes. Un adulte bienveillant venait traditionnellement y ajouter un joli petit billet, converti dès le lendemain en un énoooorme paquet de délicieuses cochonneries...qui nous niquaient les lèvres et nous bouffaient les dents (ou le contraire), et des mistral gagants...
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